
[Dijon] Une mobilisation pour interpeller les sénateur.ice.s de Côte-d'Or sur les dérives de la fast fashion
Ce vendredi 14 mars à 12h, les associations Les Amis de la Terre Côte d’Or, France Nature Environnement Côte-d’Or, Ethique sur l’Ethiquette, Educ-éthique relais Artisans du Monde, ATTAC21, La Recyclade, Oxfam Dijon seront mobilisés place du Bareuzai à Dijon, avec un objectif : interpeller les sénateur.ice.s de Côte-d’Or sur les dérives de la fast fashion et les inciter à mettre le sujet à l’ordre du jour du sénat de leurs prochaines séances. Les organisations ont aussi directement interpellé les sénateurs et sénatrices par courrier.
Pourquoi maintenant ?
Le 14 mars dernier, l’Assemblée Nationale votait une loi contre la fast fashion. Un an plus tard, le sujet n’a toujours pas été mis à l’ordre du jour au Sénat… Mais une opportunité se présente : le 19 mars, la conférence des Présidents du Sénat pourra décider de mettre cette loi à l’ordre du jour d’une prochaine séance. A travers cette mobilisation, les associations signataires veulent remettre la loi contre la fast-fashion en haut de la pile des dossiers, afin d’enfin ouvrir la voie à une industrie de la mode plus soutenable.
Pourquoi une loi contre la fast-fashion ?
Violation des droits humains, pollution de l’eau [1] et l’air, aggravation de la crise climatique, casse sociale, perte massive d’emplois en France, travail d’esclaves des populations ouighours en Chine et des enfants dans les pays de production : si la fast fashion peut autant casser les prix, c’est avec de graves conséquences. L’industrie de la mode à l’échelle mondiale représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre et 20% de la pollution de l’eau.
La consommation de vêtements ne fait que s’accélérer. En France en 2022, 3,3 milliards de vêtements se sont vendus, soit 48 vêtements par habitant·e par an. C’est 30% de plus qu’il y a 10 ans. Cette production effrénée compromet les efforts de réduction de GES à l’échelle mondiale. Production, transport, passage en machine… chaque étape apporte son lot de catastrophes. La filière des déchets du textile est en crise du fait d’un trop-plein.» Alors qu’on se débarrasse chaque année de 4 millions de tonnes de textiles en Europe, seulement 10 à 12% se retrouvent sur le marché de la seconde main. C’est assez pour saturer les organismes de collecte comme Emmaüs de vêtements de piètre qualité provenant d’enseignes telles que Shein, Primark, Décathlon, H&M… La grande majorité est ainsi incinérée, enfouie, ou finit sa vie sur une plage du Ghana, notamment.
Une mobilisation à travers le pays pour un premier pas historique
Face à cette catastrophe, il est essentiel que les responsables politiques encadrent les pratiques de l’industrie textile par des lois contraignantes. Bien que la proposition de loi votée à l’Assemblée nationale le 14 mars 2024 aille dans ce sens en définissant et pénalisant les pratiques de la fast-fashion, elle reste aujourd’hui à l’arrêt, faute d’une volonté politique affirmée de transition vers une mode durable.
C’est pourquoi les associations membres du collectif stopfastfashion.fr sont mobilisées dans toute la France aujourd’hui. En Côte-d’Or, les associations co-signataires appellent Alain HOUPERT, Anne-Catherine LOISIER et François PATRIAT, sénateurs et sénatrice de Côte-d’Or, à faire preuve de courage politique en inscrivant cette proposition de loi à l’ordre du jour du Sénat. L’ensemble du secteur doit respecter l’environnement et les droits des travailleurs.
Associations co-signataires : Les Amis de la Terre Côte d’Or, France Nature Environnement Côte-d’Or, Ethique sur l’Ethiquette, Educ-éthique relais Artisans du Monde, ATTAC21, La Recyclade, Oxfam Dijon
Notes
[1] 70% des fibres produites dans le monde pour l’industrie textile proviennent du pétrole. Au fil des lavages en machine, ces dérivés de pétrole finissent dans notre eau sous forme de microparticules de plastique : c’est au total l’équivalent de plus de 24 milliards de bouteilles de plastique.